La Plume de Feu


 

Définition du terme village écologique
(Une grande partie du texte à été publié selon
la revue Aube 2002 à 2009)

Un village écologique (ou écovillage, éco-village, éco-lieu, éco-hameau), est une agglomération (rurale ou urbaine) ayant une perspective d'autosuffisance variable d'un projet à l'autre et où la priorité est de redonner une place plus équilibrée à l'humain en harmonie avec son environnement dans un respect des écosystèmes présents.

Y est déconstruite l'idée d'opposition entre «nature» et «culture» en revisitant le concept d'écosystème où l'humain reprend place parmi les autres éléments. Le respect de la faune, de la flore et de l'être humain est une valeur prépondérante à la vie en écovillage.

Le mot écovillage est né de la fusion des termes écologie et village. Il s'inscrit dans la vague de modèles de projet de microsociété tel que le cohabitat ou les communautés intentionnelles.

Peu familier dans le langage courant, le terme est largement utilisé pour représenter plusieurs modèles de communautés, ce qui engendre souvent de la confusion dans la distinction des différents types de projet de microsociété.

Certains éléments de base se retrouvent d'un écovillage à l'autre sous trois grandes sphères : environnement, socio-économique, culturel-spirituel.

Sont intégrés différents aspects tel que la permaculture, la construction écologique, la production verte, les énergies renouvelables, l'agriculture autosuffisante, la prise de décision collective, les processus de gestions des conflits, la communication non violente, les arts, et plus encore.

La difficulté de rassembler les projets vient du fait qu'aucun des écovillages ne fonctionne de la même manière. Certains ont une vocation politique tandis que d'autres s'attachent surtout à la qualité de vie ou développent la création artistique.

Les différences sont énormes entre un lieu rural alternatif, composé d'une population jeune et de passage, et une Société Civile Immobilière (SCI) créée par plusieurs couples retraités autour de valeurs écologiques.

Vécus comme des laboratoires d'expérimentations alternatives, les écovillages peuvent accueillir une production potagère, des constructions écologiques, un centre de ressources, un espace d'accueil, ou encore des ateliers artistiques. L'objectif est de créer, ensemble, un mode de vie convivial et juste, avec une empreinte écologique minimale.

C'est l'aspect collectif qui constitue la plus grande des difficultés. Décider, construire, avancer ensemble est un véritable défi dans une société où l'individualisme prime.

Derrière un projet avorté se trouve généralement un problème de relations humaines. Mais la collectivité est également un atout : échange de connaissances, mutualisation des savoirs, partage d'outils et machines (véhicules ou électroménagers par exemple) et surtout, stimulation permanente pour approfondir sa démarche.

Beaucoup de gens croient qu'ils y a des centaines d'écovillages dans le monde, mais en réalité, se sont des communautés intentionnelles ou écohameaux qui utilisent le terme écovillage à tort.

Histoire
L'expression écovillage a vu le jour lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro au Brésil en 1992. Suite au rapport Brundtland de la Commission mondiale sur l'environnement produit en 1987 faisant le constat alarmant du réchauffement de la planète, de la raréfaction de l'eau, d'espèces vivantes et de l'accroissement de la pauvreté dans le monde, les dirigeants de 178 pays se sont réunis à Rio pour discuter de l'avenir de la planète. S'en est suivi le fastidieux Agenda 21 fixant des objectifs ambitieux à atteindre.

Parmi ceux-ci, Gaia Trust et Global Ecovillage Network (GEN) ont proposé «La Terre est notre habitat» afin de supporter financièrement les projets d'écohabitats comme exemples vivants de communautés viables pouvant résoudre la multitude et variété des problèmes complexes soulevés par le rapport Brundtland.

Ils pourraient servir de champs expérimentaux reproductibles autant en zone urbaine que rurale, à travers le monde, dans divers types d'habitats, de climats, de cultures où une volonté et des habiletés de développer un mode de vie durable ont déjà été démontrées. Sans doute à cause de leur longue expérience dans les communautés de cohabitation (cohousing), les Danois étaient prêts en 1993 à créer la première association de communautés viables.

Par la suite, Gaia Trust ciblait ainsi 20 projets d'écohabitats à travers le monde qui pourraient devenir des projets d'écovillages puisqu'ils avaient déjà développé plusieurs facettes du concept global d'écovillage par leur culture et leur mode de vie différent de ceux des sociétés dites modernes.

Le modèle de l'écovillage tente le plus possible d'intégrer l'habitat humain dans l'écosystème naturel. Dès 1994, la stratégie de GEN devient plus claire et un réseau est mis sur pied ayant pour objectifs l'échange d'idées, de technologies, le développement culturel et éducatif dans le but de développer et démontrer des modes de vie respectueux de l'environnement et durables pour les générations futures. À la conférence internationale des Nations Unies Habitat II de 1996 à Istanbul, le GEN présentait les écovillages comme des modèles positifs vivants de principes de développement durable alliant l'usage de technologies avancées et une spiritualité satisfaisante, tout en vivant harmonieusement avec la nature.

Les 20 écovillages désignés par Gaia Trust y ont présenté leurs réalisations et le GEN et Gaia Trust demandèrent 100 millions pour supporter la mise en place du programme «La Terre est notre habitat».

Depuis ce temps, les trois réseaux régionaux ont le vent dans les voiles. À ce jour, on peut dénombrer 243 membres du Réseau mondial. Certains membres sont des écovillages, alors que d'autres sont des associations d'écovillages tels que le Réseau français des Écovillages qui regroupe 34 projets d'écovillages.

De plus, on doit tenir compte du fait que ne sont listés sur les sites Internet que les membres des associations et réseaux. Il faut aussi rajouter que seulement très peu de projets d'écovillages en France ou dans le monde se décrivent comme écovillage et sont en réalité des éco-hameaux ou communautés intentionnelles. Il n'y a aucune vérification fiable pour valider les inscriptions dans les réseaux sur internet, car il n'y a aucun suivi en règle qui prouve leur existence réelle.

De nos jours , le mot écovillage est galvaudé par des projets qui s'approprient le nom pour la valeur ajoutée du terme écologique, sans nécessairement l'être. On parle parfois plutôt de quelques personnes qui n'ont aucune infrastructure existante viable pour une communauté ou qui sont plus axées sur une commune intentionnelle qui est centrée sur l'humain et s'inscrit dans les réseaux comme le GEN qui n'a aucune règle fiable établie mondialement dans la pertinence de ce que c'est un écovillage et se fausse par des inscriptions sur internet sans vérification dans les lieux et gonfle la réalité des écovillages réels.

Les médias s'approprient le thème écovillage dans des reportages sans vraiment faire une étude approfondie sur les lieux qui se disent écovillages et donnent la fausse impression qu'il y a des centaines d'écovillages dans le monde.

Mise en pratique
Le modèle de l'écovillage tente le plus possible d'intégrer l'habitat humain dans l'écosystème naturel, par l'intégration de communautés viables basées sur le développement durable. Le modèle est déjà appliqué dans plusieurs pays et met l'emphase sur :

Pour l'environnement

  • Maintenir la biodiversité

  • Protéger et restaurer les habitats naturels

  • Développer un modèle d'agriculture et de gestion forestière

  • Utiliser de façon efficace l'énergie, l'eau et les matériaux

  • Promouvoir un mode de vie écologique basé sur le développement durable

  • Valoriser une meilleure utilisation des ressources naturelles par la réduction, la récupération et la réutilisation

Pour l'humain

  • Fournir une meilleure qualité de vie basée sur la satisfaction des besoins fondamentaux

  • Créer un environnement propice à l'épanouissement intellectuel et affectif

  • Procurer un sentiment d'appartenance et de sécurité favorisant une participation active à l'effort collectif

  • Diminuer la charge de travail individuel

  • Réduire les dépenses, accordant à l'individu plus de temps pour ses loisirs et ses rapports sociaux

  • Améliorer la santé physique et mentale grâce à un mode de vie sain

  • Participer activement à la vie sociale et économique

  • Une façon efficace de ramener les jeunes en région

  • Stimuler l'économie rurale

  • Développer la vie culturelle dans nos campagnes

  • Permettre la recherche et le développement sur les collectivités viables sous la forme d'un modèle nouveau.

Entité légale civile

Implanter un écovillage constitue pour une municipalité «un État dans l'État». Les lois et règlements municipaux en vigueur ne se prêtent pas nécessairement à la constitution de ce genre d'entité et aux activités qu'elle risque de générer. Au contraire, avec les années, les municipalités ont plutôt eu tendance à se protéger de toutes sortes de regroupements en s'équipant de règlements municipaux qui peuvent être de sérieux freins aux écovillages.