La Plume de Feu


 

La chronique du Ti-Tamis:
Jardiner la vie
: une visite chez Vivherbe

Voici les aventures de Fée chez ViV-Herbes, une herboristerie artisanale biologique du Témiscouata, où s’épanouissent fleurs et enfants sur un site magnifique entouré de montagnes. Le mois de JUIN a été pluvieux et gris. La saison étant en retard cette année, nous avons terminé les buttes et planté ce mois-ci seulement, donc la température était parfaite pour nous. La terre est plus accueillante mouillée, plus facile à travailler et les racines fragiles brûlent au soleil et sont confuses quand il y a de l’eau. Et c’est du travail physique, préparer la terre, l’engraisser, faire les buttes, alors dans les canicules qu’on a là, ouf!


Plantations

Des fleurs ornementales aux choux (sédatifs), aux centaurées (anti-inflammatoires pour les yeux), aux camomilles (reminéralisantes, calmantes), on y allait très délicatement pour ne pas briser les racines capricieuses. Nos plantations sont faites en planches.

On voit la différence, on sent que les plantes respirent! Donc, on a terminé les plantations environ au solstice. Il faut dire qu’ici, on respecte le plus possible le calendrier biodynamique. Pour moi, la biodynamie, c’est tout simplement de s’harmoniser à l’énergie lunaire et même cosmique pour aider les végétaux à croître en lumière.

Au fond, les préparats, les quartz, le respect des lunaisons nous facilitent la vie. Au lieu que ce soit nous, les catalisateurs, ce sont des éléments extérieurs, mais combien importants. Merci à Rudolf Steiner et à Maria Treben, cette dernière, ayant expérimenté depuis tant d’années les bienfaits de cette pratique.

Quand c’est noir, on ne travaille pas la terre. On essaie de travailler les racines en racines, les feuilles en feuilles…mais on fait ce qu’on peut avec la température qu’on a et Chantal suit beaucoup son instinct.

Elle ne planifie pas beaucoup d’avance, vit au moment présent la connexion avec son jardin. Avec des résultats convaincants !


Deux pelletées de fumier mouillé…

Après avoir déposé par terre des fagots des cotons de l’an passé, Alain est passé avec son tracteur. On pelletait le fumier en gang pour l’envoyer dans le bac du tracteur, qui le vidait dans la déchiqueteuse. Quand c’était plein, il allait le déverser sur les fagots pendant qu’on reprenait notre souffle, couchés sur la paille, admirant le champ de pissenlits.

Puis, on recommençait, encore et encore. C’est ce qui constitue la base du nouveau compost. J’ai pu admirer une belle harmonie entre machinerie et travail physique. Un tracteur, c’est quand même utile! Hmm, je m’ouvre peu à peu à un certain apport techno.


Quand on plante : la piscine, pas la montagne!

Il faut éviter quand on plante, de ne pas faire un monticule de terre autour des plants. Les racines transplantées ayant encore plus besoin que les autres d’être arrosées, l’eau dégouline et se diffuse partout autour de la motte de terre, au lieu de descendre dans les racines du plant. Donc, c’est mieux de faire une piscine creusée qu’une montagne.


Cueillir l’abondance

Merveilleuses plantes si généreuses qui nous donnent de la médecine en abondance. On cueille lorsqu’il fait soleil, évidemment, la plupart du temps l’après-midi; le matin, on bine. Lorsqu’on veut faire de la teinture-mère, on attend deux jours de soleil avant de cueillir pour ne pas qu’il y ait de l’eau dans les plantes.

Pour le séchage, c’est moins pire s’il a mouillé la veille. On cueille à la main, avec soin, avec sélection. Des centaurées, des camomilles, des fleurs de basilic (pour que l’énergie reste dans les feuilles), du thym (immunité), de la scrofulaire (anti-fongique), des fleurs de pyrèthre (insecticide), et…de la myrrhe odorante !


La Plante du mois !

La myrrhe odorante est une ombellifère merveilleuse. Elle pousse en buissons de belles feuilles découpées, dentelées, et de belles fleurs qui goûtent et sentent la réglisse! Et comme toutes les ombellifères et les plantes qui goûtent la réglisse, elle est digestive, carminative. Et expectorante : elle liquéfie les mucus, elle aide à dégager les voies respiratoires. Et les graines! Mioum! Elle produit en abondance des graines qui sont comme des bonbons à l’anis vivants, vibrants. Notre dessert des pauses… à avoir absolument dans un jardin pour les becs sucrés, en compagnie de la stévia, dont je vous reparlerai prochainement…


Pour réveiller le feu en nous…

En quête de piquant dans notre vie, nous avons décidé de cueillir l’ortie mains nues. J’ai eu des sensations assez intenses jusqu’au lendemain matin. L’ortie est très nettoyante, purifie le sang, donc ça nous a fait notre petite cure de purification….à essayer, pour les amateurs de sensations fortes!


Bébittes 101

Vive la pensée créatrice! Le raifort était mangé par des I.N.I.(insectes non identifiés), qui broutaient les pauvres feuilles qui n’étaient plus que moignons. Et les racines semblaient se découvrir de la terre et pourrir. La plante dépérissait à chaque jour, malgré nos soins et notre amour, jusqu’au jour où Chantal a déclaré : “Là, raifort, je vais essayer un savon à l’ail, mais si ça marche pas, je vais être obligée de t’enlever de mon jardin”

Je suis partie en vacances et quelques jours plus tard, la plante est bien plantée là, et ses feuilles sont devenues super grandes et vibrantes! Savon à l’ail ou pensée créatrice, ça montre qu’on ne s’affole pas avec les insectes ici. Justement.

ViV-Herbes lance un grand appel à l’aide… Les gadelliers, que Chantal a depuis 10 ans, sont dévorés chaque année depuis cinq ans. La gourmande, c’est une charmante chenille, appelée Némate du groseillier. Au fil du temps, elle a essayé l’absynthe, la tanaisie, l’ail, la cayenne, le BT….sans succès. Il paraît que c’est très difficile dans le bio de garder ses gadelliers à l’abri de ces amies.

Donc après l’ail, la cayenne et le BT, Chantal a décidé de lâcher prise cette année. Car les chenilles ne sont pas si vilaines : elles nous laissent les fruits. Donc, ça ne fait que diminuer la production. Mais si quelqu’un a une recette efficace et éprouvée contre la némate, contactez Chantal (coordonnées à la fin de cet article)!


Yoga de la cultivatrice

N’ayant pas toujours le temps de faire mon yoga quand je me lève tard le matin, mais voulant quand même être gentille avec mon dos et tout mon corps, j’ai développé certaines techniques très agréables et efficaces…pour désherber et cueillir, au lieu de se courber le dos, il y a évidemment la posture assise sur les talons qui peut être agréable. Mais elle devient incommode quand on doit se déplacer souvent, alors quand je suis motivée, je privilégie celle-là : je me penche par en-avant en gardant le dos droit, pour aller enlever les adventices ou cueillir les fleurs. Selon la souplesse et l’envie, je la fais parfois jambes collées, largeur des épaules ou plus écartées…à essayer, satisfaction garantie.

Plus connue : pour pelleter, NE PAS pencher son dos mais plutôt bien plier les genoux, le dos droit, et étendre le bras pour envoyer la terre, le fumier ou le compost où on veut l’envoyer. Oui, ces techniques prennent plus de temps, mais notre corps nous dit merci par après!


Mantras des jardins

J’ai développé des mantras au fil des journées pour les choux, le thym, la nigelle, la mauve…si vous êtes intéressés à les apprendre pour honorer la plante que vous travaillez, contactez-moi. Ça fera sûrement l’objet d’un cahier de chansons du jardin pour nous énergiser et nous harmoniser aux plantes. À suivre

Donc, voilà déjà terminé ce résumé des activités, un dossier plus complet des activités, trucs, observations, remarques à jour sur l’herboriculture sera bientôt disponible pour consultation. Bon mois de chaleur et au mois prochain !


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35, rang 2
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L’Armoire aux Herbes
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